Depuis 2019, la Loi Pacte engage toutes les entreprises à prendre en compte les enjeux sociaux et environnementaux liés à leurs activités. De nombreux mécanismes existent pour les accompagner et les conseiller dans ces démarches, comme le comité de parties prenantes. En s’entourant de critical friends, l’entreprise s’offre l’opportunité de challenger sa stratégie tout en restant innovante, compétitive et performante. Pour aller plus loin, la loi Pacte a également introduit la qualité de société à mission. Une qualité exigeante qui dotera l’entreprise d’une raison d’être engagée et la rendra responsable devant toutes vos parties prenantes.
Former un comité de parties prenantes pour challenger sa stratégie et ses perspectives
De quoi parle-t-on ?
Le comité de parties prenantes est un groupe de personnes issues aussi bien de l’entreprise (salariés, syndicats) que de l’extérieur (clients, fournisseurs, collectivités locales, associations, ONG, média et influenceurs). Chacun des membres – à des niveaux différents – a un intérêt dans les activités ou les décisions de l’entreprise. Choisis avec soin, ils jouent le rôle de critical friends en apportant un regard extérieur critique et bienveillant sur la manière dont sont perçues les activités de l’entreprise et sur ses impacts sur l’environnement et la société.
« Créer un comité de parties prenantes donne l’opportunité à l’entreprise de nourrir ses réflexions pour mieux la piloter. Cela permet également d’explorer de potentiels sujets de controverse à prendre en compte lors de décisions stratégiques. », explique Sylvie Combe, Fondatrice d’Albacombee, le collectif d’experts indépendants de la RSE.
Comment créer son comité de parties prenantes ?
La première étape est la constitution du comité et le choix de ses membres. Une cartographie précise des acteurs et leur hiérarchisation est nécessaire pour identifier les meilleurs profils.
Dans la seconde phase, il s’agit de décrire les modalités de mise en place et de fonctionnement du comité :
- Mission et positionnement dans le système de gouvernance
- Objectifs
- Composition : compétences recherchées, profils et rôles
- Durée des mandats
- Droits et devoirs
- Règles de nomination
- Règles de révocation
- Fréquence des réunions
- Format des rencontres
- Evénements, invités
- Rémunération éventuelle des membres
- Règles de confidentialité.
La troisième étape est le recrutement. Une étape difficile car la personne va donner 2 à 4 jours de son temps dans l’année et doit y trouver une contrepartie. Si celle-ci n’est pas financière, elle pourra se trouver dans l’intérêt des débats, l’apport intellectuel, les visites exclusives ou le réseau apporté.
Enfin, l’animation des séances nécessite l’implication des plus hautes fonctions de l’entreprise et une grande transparence dans l’information partagée, qui va de pair avec des règles de confidentialité strictes.
Pourquoi faire partie d’un comité de parties prenantes ?
Rejoindre un comité de parties prenantes est avant tout un engagement humain et généralement bénévole.
Comme l’explique Vanessa PERRETTE, présidente d’Equation durable et qui a animé des comités de parties prenantes dans les ONG, « chaque membre est convaincu et a à cœur de réfléchir à la meilleure façon de résoudre une problématique environnementale ou sociétale, pour l’association ou l’entreprise qui les rassemble. C’est ce qui est exceptionnel dans ces comités consultatifs. Ainsi, chacun y trouve aussi un apport intellectuel. »
En plus de l’apport intellectuel, ils sont aussi des lieux de partage de compétences. « On se rend compte par exemple qu’un spécialiste du marketing dans le domaine du BTP sera un profil très intéressant dans le comité d’une ONG qui souhaite construire des écoles dans les pays les plus fragiles de la planète », témoigne notre experte.
Pour Arnaud Colson, Président de Territoires Consulting, qui a mis en place et animé le comité de parties prenantes d’un grand groupe international en France, « l’enjeu est de construire la confiance dans la transparence afin que les échanges entre les membres fassent progresser l’entreprise vers une meilleure intégration sociétale et économique. »
Le comité de parties prenantes peut évoluer vers un comité de mission
La Loi Pacte de 2019, a introduit la qualité de « société à mission ». Devenir société à mission, c’est s’engager sur des objectifs réels qui lient capacité d’innovation et écoute active de ses parties prenantes pour résoudre les enjeux du XXIe siècle.
L’entreprise à mission doit se doter d’un comité de mission, constitué de membres internes et externes à l’entreprise. Ce comité vérifie l’exécution de la mission et des objectifs environnementaux et sociaux. Le comité de mission édite un rapport d’évaluation de la mission qui sera vérifié par l’OTI (Organisme Tiers indépendant) qui contrôle la qualité d’entreprise à mission.
Pour Sylvie COMBE, fondatrice d’Albacombee, « le comité de mission rajoute une dimension opérationnelle au comité de parties prenantes car il vient produire un livrable, le rapport d’évaluation de la mission, ce qui l’implique plus fortement et accroit la pertinence de son rôle consultatif ».
Pour en savoir plus sur l’entreprise à mission regardez notre Quésako :
Vous pouvez également découvrir le [ panorama des entreprises à mission ] édité par KPMG en mai 2023.
Albacombee et ses experts « parties prenantes» peuvent vous accompagner sur chacune des étapes de la mise en place d’un comité de parties prenantes ou de mission : cartographie et hiérarchisation des parties prenantes, recrutement, rédaction des modalités de fonctionnement, animation, support pour la préparation du rapport de mission.