La COP16 sur la biodiversité, qui s’est récemment tenue à Cali, Colombie, a marqué un tournant pour la préservation des écosystèmes mondiaux. Parmi les résultats majeurs, des accords financiers ont été adoptés pour soutenir les pays en développement, et une feuille de route a été établie pour le déploiement des crédits biodiversité. Ces nouveaux instruments financiers pourraient jouer un rôle clé dans la protection de la biodiversité à l’échelle mondiale.
Les Points Clés de la COP16 sur la Biodiversité 🔍
🔹 400 millions de dollars promis par les pays riches pour renforcer le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF), destiné à soutenir les pays en développement. L’objectif est d’atteindre 200 milliards de dollars d’ici 2030.
🔹 Création du Fonds Cali pour faciliter le partage des bénéfices générés par les données génétiques numérisées des plantes et des animaux des pays en développement.
🔹 Mise en place d’un groupe permanent représentant les peuples autochtones au sein de la Convention des Nations Unies. Ces peuples, en tant que “gardiens de la nature”, sont en première ligne dans la lutte contre la crise de la biodiversité, selon Susana Muhamad, la présidente de la COP.
🔹 Adoption d’une feuille de route éthique pour la création des crédits biodiversité, qui seront utilisés pour financer des projets de conservation de la nature à travers le monde.
🔹 En revanche, aucune avancée majeure n’a été réalisée concernant les indicateurs de suivi et les règles de restauration des écosystèmes, avec l’objectif de restaurer 30 % des écosystèmes d’ici 2030, comme prévu lors de la COP précédente.
Les Crédits Biodiversité : Un Nouveau Marché pour Sauver la Nature 🌳
La création de crédits biodiversité représente une nouvelle avenue pour le financement de la préservation de la nature. À la COP16, le Groupe Consultatif International sur les Crédits Biodiversité (IAPB), une initiative fondée par la France et le Royaume-Uni en 2023, a présenté un cadre éthique pour le développement de ces marchés. Ce cadre stipule que les crédits biodiversité doivent :
➡️ Apporter des bienfaits mesurables et vérifiés pour la nature.
➡️ Garantir la participation des populations locales et veiller à des revenus équitables pour les communautés concernées.
➡️ Reposer sur des marchés bien encadrés afin d’assurer la transparence et la fiabilité des transactions.
Des Crédits qui Soulèvent des Débats ⚡
Bien que le concept des crédits biodiversité soit prometteur, il suscite également des controverses. Des voix s’élèvent, comme celle de Jean Burkard, de WWF France, qui affirme que “les écosystèmes sont uniques et irremplaçables”, et que “compensations” et destructions ne devraient pas coexister sous prétexte de compensation.
C’est pourquoi l’IAPB précise que les actions de compensation des crédits biodiversité doivent être locales et porter sur des écosystèmes similaires à ceux qu’elles compensent. Chaque vendeur de crédits biodiversité devra créer ses propres méthodes de vérification et de calcul.