Hydrogène décarboné : une nouvelle stratégie nationale pour une énergie d’avenir

Hydrogène décarboné : une nouvelle stratégie nationale pour une énergie d’avenir
hydrogène décarboné

Pourquoi l’hydrogène décarboné est-il essentiel à la transition énergétique ?

L’hydrogène décarboné est aujourd’hui l’un des piliers de la stratégie de transition énergétique, en France mais aussi en Europe. Ce vecteur énergétique permet en effet de décarboner des usages industriels et des mobilités lourdes là où l’électrification directe est difficile, voire impossible.

À la différence de l’hydrogène “gris”, produit à partir d’énergies fossiles (gaz naturel, charbon ou encore pétrole) et responsable de fortes émissions de CO₂, l’hydrogène bas-carbone ou renouvelable est généré par électrolyse de l’eau. Ce procédé utilise de l’électricité pour dissocier la molécule d’eau (H₂O) en hydrogène (H₂) et en oxygène (O₂). Et ce sans combustion de matière fossile.

🔎 À noter : aujourd’hui encore, plus de 95 % de l’hydrogène mondial est produit à partir d’énergies fossiles.

En France, la production d’hydrogène émet près de 9 millions de tonnes de CO₂ par an. Autrement dit, pour chaque kilo d’hydrogène “gris”, 11 kg de CO₂ sont relâchés dans l’atmosphère.

Une stratégie actualisée pour accélérer la production d’hydrogène décarboné

Lancée en 2020, la Stratégie nationale pour l’hydrogène visait à positionner la France comme un leader industriel et énergétique de la filière. Cinq ans après, l’État a accompagné plus de 150 projets, suscitant un véritable essor du secteur, avec 8 000 emplois directs attendus d’ici 2030.

En avril 2025, à l’occasion du Comité interministériel de l’innovation, le gouvernement a présenté une actualisation ambitieuse de cette stratégie. L’objectif est en effet de mieux répondre aux enjeux technologiques, industriels et climatiques.

Les principaux axes de la nouvelle stratégie hydrogène

1. Une montée en puissance des capacités d’électrolyse

L’objectif est d’atteindre 4,5 GW d’électrolyse installés d’ici 2030 et 8 GW en 2035, pour produire un hydrogène véritablement bas-carbone à l’échelle industrielle.

2. Une maîtrise de la chaîne de valeur technologique

Cela passe par la relocalisation de la fabrication de composants clés : électrolyseurs, piles à combustible, réservoirs, etc.

3. Un développement territorial à travers des hubs hydrogène

Les infrastructures de transport et de stockage de l’hydrogène doivent être mutualisées pour améliorer la compétitivité et la résilience de la filière.

4. Un cadre réglementaire simplifié et stable

L’objectif : fluidifier les démarches administratives, garantir un accès rapide au foncier et faciliter les raccordements électriques.

Un soutien massif à l’innovation et à la production

Le gouvernement prévoit également un soutien financier renforcé. Il est question de 4 milliards d’euros sur 15 ans, pour garantir la compétitivité de l’hydrogène décarboné face à l’hydrogène fossile.

Parmi les mesures clés :

  • Relance de l’appel à projets IDH2 – Briques technologiques pour renforcer les maillons critiques de la chaîne de valeur
  • Lancement d’un nouvel appel à projets pour les véhicules utilitaires hydrogène.
  • Soutien aux carburants de synthèse pour le transport aérien et maritime.

Quelle performance environnementale ?

L’efficacité environnementale de l’hydrogène dépend du type d’électricité utilisée pour l’électrolyse. Selon une étude de l’ADEME : “L’hydrogène fabriqué avec de l’électricité d’origine renouvelable n’émet que 1,6 kg de CO2 pour 1 kg produit, mais 2,8 kg si on utilise l’électricité du mix électrique français (on parlera alors d’hydrogène bas carbone) et presque 20 kg si l’on a recours au mix électrique moyen européen.

À condition d’utiliser une électricité bas carbone ou renouvelable, l’hydrogène permettrait jusqu’à 75 % de réduction des émissions sur l’ensemble du cycle de vie d’un véhicule (fabrication, usage, fin de vie), comparé à un véhicule diesel.

Un virage stratégique pour une filière d’avenir

La nouvelle stratégie nationale pour l’hydrogène décarboné marque une accélération décisive. En s’appuyant sur une vision claire, des moyens financiers renforcés, et une cohérence industrielle, la France se positionne comme un acteur majeur de l’hydrogène propre.

Chez Albaocmbee, nous suivons de près l’évolution de cette filière et accompagnons les acteurs publics et privés dans leurs projets d’innovation durable.
Vous développez une initiative autour de l’hydrogène ou de la transition énergétique ? Parlons-en !

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Marie Duris

RSE Conseil, communication et formation