Selon une étude récente du cabinet XDI, spécialiste de l’analyse des risques climatiques, près d’un quart des centres de données dans le monde (22%) sont aujourd’hui exposés à des risques liés aux aléas climatiques, un chiffre qui pourrait grimper à 27% d’ici 2050 si rien n’est fait.
Des infrastructures de plus en plus vulnérables
Les chercheurs de l’étude ont analysé près de 9 000 sites, existants ou en projet, à travers le monde et se sont penchés sur huit types d’événements météorologiques extrêmes : inondations, feux de forêts, cyclones tropicaux, vagues de chaleur, tempêtes, sécheresses, glissements de terrain et montée du niveau de la mer. Il en ressort que les inondations et les incendies figurent parmi les menaces les plus destructrices. Ces phénomènes peuvent gravement endommager les infrastructures électroniques et perturber les systèmes de refroidissement des centres de données.
Une demande exponentielle… et un risque en croissance
Alors que la demande mondiale en data centers explose pour soutenir l’essor de l’intelligence artificielle, du cloud et des services dématérialisés, leur vulnérabilité devient un enjeu critique.
D’après un rapport de Deloitte (novembre 2024), la consommation électrique des data centers pourrait tripler d’ici dix ans. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime de son côté que le secteur pourrait être responsable d’une hausse de 67 % des émissions liées à la consommation d’électricité d’ici 2035.
Cette combinaison — hausse de la demande énergétique et exposition accrue aux risques climatiques — menace directement la résilience du numérique mondial.
Des zones à haut risque : Asie, Europe et États-Unis en première ligne
Les régions hébergeant des data center les plus exposées aux risques climatiques sont :
- New Jersey (États-Unis)
- Hambourg (Allemagne)
- Shanghai, Tokyo, Hong Kong (Asie)
- Moscou, Bangkok, Hovestaden (Danemark)
D’ici 2050, entre 20 et 64 % des data centers situés dans ces zones pourraient être soumis à un risque élevé de dommages physiques liés aux catastrophes climatiques. La France n’est pas épargnée : la région Grand Est figure en 29ᵉ position des zones les plus vulnérables au monde.
Adapter et décarboner : un double impératif
Pour éviter un scénario catastrophe, le rapport XDI appelle à la mise en place d’adaptations structurelles ciblées :
- renforcement des infrastructures,
- amélioration des systèmes de refroidissement,
- diversification des sources d’énergie,
- planification des implantations hors zones à risque.
Ces mesures pourraient permettre d’économiser des milliards de dollars de dommages chaque année. Mais l’étude le souligne : adaptation et décarbonation doivent aller de pair. La sécurité des data centers dépend également des infrastructures de soutien — routes, approvisionnement en eau, réseaux de communication — elles aussi vulnérables aux dérèglements climatiques.
En résumé
- 22 % des data centers mondiaux sont aujourd’hui exposés à des risques climatiques majeurs.
- Ce chiffre pourrait atteindre 27 % en 2050.
- La croissance du cloud et de l’intelligence artificielle accentue la pression sur des infrastructures déjà fragilisées.
- Une stratégie globale d’adaptation et de décarbonation est indispensable pour garantir la résilience du numérique.