Une dynamique d’adaptation de plus en plus visible dans les politiques publiques
L’adaptation au changement climatique s’impose désormais comme un axe central des stratégies RSE et de la planification écologique. Selon une étude publiée en septembre par l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), les investissements publics français dans les infrastructures, la rénovation des bâtiments ou encore l’aménagement urbain intègrent de mieux en mieux les effets du réchauffement climatique.
Ces investissements représentent aujourd’hui plusieurs dizaines de milliards d’euros, traduisant une réelle prise de conscience du besoin d’adapter notre économie et nos territoires aux impacts climatiques déjà visibles.
Le réflexe “adaptation” se généralise
L’étude de l’I4CE met en lumière une progression continue des moyens consacrés à l’adaptation depuis 2020. En 2025, 1,7 milliard d’euros sont explicitement dédiés à des actions d’adaptation, via notamment :
- les Agences de l’eau,
- le Fonds Vert,
- le Fonds Barnier
- et les appels à projets France 2030.
Ces dispositifs soutiennent aussi bien la mise en œuvre de mesures d’adaptation que la recherche, l’innovation et l’ingénierie territoriale. Les politiques publiques intègrent de plus en plus le « réflexe adaptation » dans leurs programmes d’investissement :
- modernisation des infrastructures,
- rénovation énergétique des bâtiments,
- renouvellement forestier,
- prévention des inondations,
- sécurité civile et santé-environnement.
Autant d’actions qui contribuent à renforcer la résilience climatique des territoires tout en soutenant la transition écologique.
Des moyens humains en tension
Une douzaine d’acteurs publics jouent le rôle d’animation et d’accompagnement à l’ingénierie et la mise en œuvre de l’adaptation comme l’ADEME, le CEREMA, Météo France ou encore l’ONF. Or, si les budgets progressent, la situation reste contrastée sur le plan humain. Depuis 2015, les effectifs ont diminué :
- –1 218 équivalents temps plein à l’ONF,
- – 584 à Météo France,
- – 198 aux Agences de l’eau et à l’IGN.
Ce qui interroge les auteurs de l’étude sur la possibilité de réaliser concrètement les politiques d’adaptation.
2025 : un coup de frein à la dynamique d’adaptation
Après plusieurs années de montée en puissance, l’année 2025 marque un léger recul dans les investissements dédiés à l’adaptation. De plus, ces derniers servent majoritairement à maintenir des modèles économiques existants (agriculture, tourisme, aménagement), plutôt qu’à anticiper les besoins futurs ou à prévenir les catastrophes à venir.
L’I4CE souligne ainsi un écart entre le discours politique et la réalité des actions menées.
Trois leviers pour renforcer la résilience climatique et s’adapter au changement climatique
Pour accélérer la transformation du modèle français, l’étude identifie trois leviers majeurs :
- Renforcer l’accompagnement et l’ingénierie, par exemple en réalisant l’ensemble des études prévues dans le PNACC3 (Plan national d’adaptation au changement climatique).
- Systématiser le réflexe adaptation : éviter les investissements inadaptés et intégrer systématiquement la dimension climatique dans chaque projet d’infrastructure, de bâtiment ou d’équipement.
- Mieux se préparer à réagir et anticiper les crises.
Un financement encore à structurer
Malgré ces avancées, l’étude de l’I4CE rappelle qu’il n’existe pas encore de vision globale du financement de l’adaptation à l’échelle nationale. Les pouvoirs publics doivent clarifier les besoins, les sources de financement et les priorités d’investissement, afin d’assurer la cohérence et la pérennité des efforts engagés.
Vers une adaptation systémique et proactive
L’adaptation au changement climatique ne peut plus être perçue comme une simple mesure correctrice : elle doit devenir un pilier stratégique de l’action publique et privée. A l’échelle de votre entreprise aussi vous pouvez agir et développant un plan d’adaptation au changement climatique en accord avec votre secteur d’activité.