Une innovation environnementale au cœur de la métropole bordelaise
À Mérignac, près de Bordeaux, un projet inédit mené par Veolia et Bordeaux Métropole transforme la gestion de l’eau urbaine. L’idée ? Réutiliser l’eau de pluie pour l’entretien de la ville et l’arrosage des espaces verts, plutôt que de puiser dans les réserves d’eau potable.
Ce dispositif expérimental, inauguré sur le site de Beaudésert, marque une étape vers une gestion durable et circulaire de la ressource en eau. Avec le soutien du BRGM et de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, ce projet pilote de 800 000 euros vise à proposer une solution innovante d’adaptation au changement climatique.
Un projet pilote fondé sur la nature
Le site de Beaudésert, initialement conçu pour collecter les eaux de ruissellement afin de prévenir les inondations, s’est mué en laboratoire d’innovation écologique.
L’eau de pluie, une fois collectée, suit un processus complet de traitement naturel et technologique :
- Filtration des particules en suspension grâce à de grands filtres plantés de roseaux ;
- Élimination des polluants (hydrocarbures, pesticides, résidus médicamenteux) via des filtres à charbon actif ;
- Infiltration contrôlée dans la nappe phréatique à travers deux bassins expérimentaux – l’un végétalisé, l’autre nu – afin d’étudier l’impact des plantes sur la vitesse et la qualité de l’infiltration.
Cette approche, inspirée des solutions fondées sur la nature, permet non seulement de produire une eau “non conventionnelle” adaptée à des usages non potables, mais aussi de régénérer une nappe phréatique locale parfois polluée.
Une ressource alternative pour des usages urbains
Dès janvier 2026, cette eau de pluie infiltrée alimentera une borne de distribution destinée aux services de la métropole.
Objectif : fournir une ressource locale pour le nettoyage des voiries, l’arrosage des espaces verts ou encore l’entretien des réseaux d’assainissement.
Chaque année, près de 40 000 m³ d’eau devraient être infiltrés, dont 10 000 m³ réutilisés pour les besoins municipaux. À terme, cela pourrait permettre d’économiser jusqu’à 10 millions de litres d’eau potable par an, une contribution significative à la sobriété hydrique du territoire.
Un modèle vertueux à déployer à l’échelle métropolitaine
Pour Christine Bost, présidente de Bordeaux Métropole, cette démarche montre qu’il est possible d’agir concrètement pour préserver la ressource en eau, tout en développant des infrastructures urbaines plus résilientes.
Une trentaine de sites potentiels ont déjà été identifiés autour de Bordeaux pour accueillir ce type d’installation.
L’enjeu est de taille : réduire la pression sur les nappes profondes, tout en favorisant un modèle d’économie circulaire de l’eau, reproductible dans d’autres territoires français.
En conclusion
Face à la raréfaction de l’eau et aux défis climatiques, ce type d’initiative ouvre la voie à une ville plus résiliente, sobre et durable.
Pour Veolia, ce projet est la première étape d’un nouveau modèle économique autour de la valorisation des eaux pluviales. L’entreprise entend proposer une offre de service complète, allant de la purification à l’infiltration, jusqu’à la réutilisation via des bornes monétiques adaptées aux collectivités.
Quant à Bordeaux Métropole, elle se positionne ainsi comme un territoire pionnier dans la réutilisation de l’eau de pluie en milieu urbain.